Nice matin 27 et 28/4/23 : « Renforts annoncés à la frontière italienne » – « La Trinité : nouvelle étape pour les migrants mineurs » + Article police italienne « Opération Landaya 17 trafiquants »


https://www.poliziadistato.it/articolo/166448fd9d40bed382348642

NDLR : Traduction approximative

Opération « Landayà » :

17 trafiquants d’êtres humains appréhendés

Ils attiraient les « clients » en leur offrant un service complet, garantissant le transport depuis le pays d’origine des migrants clandestins jusqu’à leur destination dans les États de l’UE, en particulier la France, mais ce n’est qu’à la fin qu’ils révélaient le prix du service, garantissant ainsi l’impossibilité d’un refus.

Au terme de l’activité d’enquête appelée « Landayà », qui signifie « confiance » en dioula (langue parlée au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali), les policiers de l’escadron mobile de Catane ont placé en état d’arrestation 17 des 25 personnes visées par le décret du procureur de la République pour suspicion de délit, tandis que huit n’ont pas été retrouvées parce qu’elles n’étaient pas présentes sur le territoire italien. Des agents des brigades mobiles d’Asti, de Cuneo, de Gênes, de La Spezia, de Pavie, de Rimini, de Savone et de Turin ont collaboré à l’exécution des arrestations.

Les suspects sont accusés d’association de malfaiteurs en vue d’aider et de favoriser l’immigration illégale, aggravée par le fait d’avoir agi à plus de dix personnes, et d’aide à l’immigration illégale aggravée par le fait d’avoir agi à plus de trois personnes en complicité les unes avec les autres, et d’avoir commis l’infraction dans un but lucratif, même indirect, et par transnationalité.

Le groupe criminel était composé de ressortissants de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Mali et du Burkina Faso, tout comme la plupart des migrants qu’il gérait.

L’enquête a débuté en janvier 2021 et est partie du cas d’une mineure étrangère non accompagnée arrivée au port d’Augusta (Syracuse) et placée dans une structure d’accueil à Catane. En réalité, la jeune fille suivait les instructions reçues en Libye d’une femme qui s’était présentée à elle comme la sœur d’une personne qui, en Italie, s’était portée garante de son arrivée en France.

La jeune fille s’est échappée de la structure d’accueil pour mineurs étrangers isolés pour se confier à la personne signalée en Libye, et grâce à elle et à son organisation, elle a réussi à échapper aux autres communautés auxquelles elle était confiée à chaque fois, jusqu’à ce qu’elle atteigne le territoire français.

L’enquête, menée à l’aide de méthodes traditionnelles et d’écoutes téléphoniques et environnementales, s’est d’abord concentrée sur certains étrangers impliqués dans le transfert de la jeune fille ; à partir de ceux-ci, les enquêteurs ont pu identifier les autres membres de l’organisation criminelle transnationale, constituée de cellules opérationnelles en Afrique (Libye, Guinée, Côte d’Ivoire, Tunisie et Maroc), en Italie (Gênes, Turin, Asti, Cuneo et Vintimille) et en France.

Les tarifs des services proposés varient en fonction des accords et de la durée du voyage, et peuvent aller de 200 euros pour un simple passage de frontière à 1 200 euros pour des voyages plus longs, qui peuvent se faire en voiture, en train ou à pied le long de sentiers de montagne. Le forfait pouvait également inclure la fourniture de faux documents, de laissez-passer verts et de faux permis de conduire, ainsi que l’accueil à l’arrivée dans le pays de destination.

Le groupe était bien structuré et se composait de trois cellules distinctes opérant en étroite synergie les unes avec les autres. Deux autres personnes jouaient le rôle de « charnière » entre les autres groupes, toujours prêtes à intervenir pour garantir les actions illicites des clients.

Le chiffre d’affaires de l’organisation était très important, en effet, l’analyse des comptes postaux utilisés pour les mouvements d’argent a montré des transactions s’élevant à environ 800 mille euros.

Les écoutes téléphoniques ont également révélé que dans de nombreux cas, outre le paiement en argent, les trafiquants d’êtres humains percevaient également des services sexuels.

S’exprimant sur l’opération, le directeur central de la lutte contre la criminalité de la police d’État, Francesco Messina, a souligné que « les enquêtes de la police d’État, coordonnées par la DDA de Catane, ont permis de démanteler une organisation composée d’étrangers d’origine africaine qui se consacraient massivement à l’aide et à l’assistance à l’immigration clandestine, en étant en mesure de contacter les migrants directement sur le territoire africain, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, Libye, et de les conduire, moyennant le paiement de sommes d’argent supérieures à 1 000 euros, dans le pays européen choisi. Des crimes graves, commis dans plusieurs pays et caractérisés par la transnationalité ».

Sergio Foffo