REFLETS: DOSSIER SUR LA ROYA

Nous reproduisons une sĂ©rie d’articles relatifs Ă  la ROYA de l’excellent site:
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Nous avons volontairement reproduit juste une partie de ces trois articles pour vous inciter Ă  aller sur ce site qui en vaut vraiment la peine
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PREMIERE PARTIE – ROYA : LA GEOGRAPHIE ET LA TOPOGRAPHIE

Des freins pour les migrants

La vallée de la Roya est une enclave française en territoire italien. Quelques routes la parcourent. Postés aux carrefours de ces routes les policiers contrôlent tout.

Remontant du Sud de l’Italie, les migrants finissent leur pĂ©riple Ă  Vintimille : dernière Ă©tape et porte d’entrĂ©e en France. Le train les dĂ©pose Ă  Menton, première station en France. LĂ , chaque train est systĂ©matiquement fouillĂ© par les CRS stationnĂ©s en permanence devant la gare Menton-Garavan. A pied par la montagne, ils tentent de rejoindre notre pays, parfois simplement pour le traverser, afin de rejoindre des membres de leurs familles dĂ©jĂ  Ă©tablies ailleurs en Europe.

La vallée de la Roya - Copie d'écran Google Maps - CC
La vallĂ©e de la Roya – Copie d’Ă©cran Google Maps – CC

La vallĂ©e n’est traversĂ©e que par quelques routes. En plaçant des « points de passage autorisĂ©s » (PPA) Ă  quelques endroits stratĂ©giques, les forces de l’ordre bouclent toute la rĂ©gion et il est très compliquĂ© de passer entre les mailles du filet.

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DEUXIEME PARTIE – ROYA : LA VALLEE DES PASSEURS D’HUMANITE

Reportage : une chaîne de solidarité pour les migrants

Reflets est allĂ© Ă  la rencontre des habitants de la Roya qui donnent de leur temps, de leurs ressources pour venir en aide Ă  ceux qui n’ont rien. Ni accès au droit, ni abri, ni nourriture, ni perspectives d’avenir.

L’association Infopoint Ă  Vintimille – Jacques Duplessy – Reflets – Citation Reflets.info requise

« Les prĂ©jugĂ©s sont l’apanage de ceux qui n’ont jamais rencontrĂ© un rĂ©fugiĂ©, qui n’ont jamais parlĂ© avec une de ces femmes, un de ces hommes ou de ces enfants qui ont risquĂ© leur vie pour Ă©chapper Ă  une situation terrible« . Cette phrase, tous les habitants de la vallĂ©e de la Roya que nous avons rencontrĂ© l’ont rĂ©pĂ©tĂ©e. C’est une sorte de fil conducteur de tous les habitants de cette rĂ©gion qui se sont mobilisĂ©s ces dernières annĂ©es, et qui continuent de l’ĂŞtre, pour que ces rĂ©fugiĂ©s aient un toit, de la nourriture et la possibilitĂ© de demander l’asile Ă  la France. Car justement, cette demande d’asile, la France fait tout ce qu’elle peut pour l’Ă©viter et elle y parvient dans l’Ă©crasante majoritĂ© des cas. La gĂ©ographie et la topographie de la rĂ©gion aident les gouvernements successifs Ă  mettre des bâtons dans les roues des rĂ©fugiĂ©s. Impossible d’accĂ©der Ă  Nice oĂą la demande doit ĂŞtre faite. Les migrants sont interceptĂ©s avant, dans la vallĂ©e de la Roya et renvoyĂ© immĂ©diatement en Italie. Et lorsque la topographie ne suffit pas, le pays des droits de l’homme « s’arrange » avec les lois de la RĂ©publique, comme nous avons pu le constater.

Dans les jours qui viennent, nous publierons une sĂ©rie d’articles, de portraits et de reportages pour tĂ©moigner du sort que rĂ©serve la France aux rĂ©fugiĂ©s qui tentent de la rejoindre ou de la traverser. Des formulaires avec des cases « je souhaite retourner immĂ©diatement en Italie » aux falsifications de dates de naissance pour transformer des mineurs en majeurs, jusqu’aux par des rĂ©expĂ©ditions forcĂ©es par le train vers l’Italie sans passer par la case reconduite au poste-frontière italien, les autoritĂ©s françaises (mais aussi italiennes), ont mis en place une sorte de Jeu de l’Oie avec les rĂ©fugiĂ©s. Ces derniers avancent d’une case de Vintimille en Italie Ă  Menton en France, reculent d’une case en Ă©tant renvoyĂ©s en Italie. Puis de 20 cases lorsque l’Italie les renvoie dans le sud Ă  bord de bus deux Ă  trois fois par semaine. Puis avancent Ă  nouveau de 20 cases en revenant Ă  Vintimille, et ainsi de suite. Cela dure plusieurs mois pour chaque rĂ©fugiĂ©. Jusqu’au jour oĂą ça passe. En attendant, seuls quelques « passeurs d’humanité » leur apportent un peu de rĂ©confort en les Ă©coutant, en leur permettant de demander l’asile, en leur fournissant un abri temporaire.

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TROISIEME PARTIE – ROYA : LES INQUIETANTES DERIVES DES FORCES DE L’ORDRE

Pour refouler les migrants, la France s’arrange parfois avec le droit…

Renvoi illégaux de mineurs non accompagnés, falsifications de documents, refus de permettre l’accès à un avocat, détention arbitraire, voilà la liste à la Prévert des manquements de l’administration et des forces de l’ordre.

La PAF de Menton – Antoine Champagne – Reflets – Citation Reflets.info requise

Le constat est amer. Pour augmenter le nombre de reconduites Ă  la frontière italienne, les autoritĂ©s ont recours Ă  des « arrangements » avec la loi. Les douaniers italiens raccompagnant systĂ©matiquement Ă  leurs homologues français les mineurs qui Ă©taient illĂ©galement renvoyĂ©s, les autoritĂ©s françaises ont « adapté » leur dispositif… « Les premiers actes illĂ©gaux concernent les mineurs non accompagnĂ©s, explique Martine Landry, reprĂ©sentante d’Amnesty International Ă  Menton. L’objectif Ă©tait de les renvoyer en Italie au mĂ©pris du droit. Et les policiers ne manquent pas d’imagination pour cela. » La loi prĂ©voit pourtant qu’un mineur non accompagnĂ© prĂ©sent sur le territoire français doit ĂŞtre pris en charge par l’Aide sociale Ă  l’enfance (ASE) pour recevoir une Ă©ducation jusqu’à sa majoritĂ©.

« Au début, l’ASE venait dans la vallée de la Roya pour prendre en charge les mineurs logé par les associations, raconte l’avocate Mireille Damiano. Puis ils ne sont plus venus et ont demandé que l’on amène les mineurs à la Police des Airs et des Frontières (PAF). Nous nous sommes alors aperçus qu’ils les expulsaient illégalement dans notre dos. »

Martine Landry et Me Damiano - AMNESTY - ANAFE - D.R.
Martine Landry et Me Damiano – AMNESTY – ANAFE – D.R.

Les mineurs interpellés à Menton sont conduits dans les locaux de la PAF au poste frontière. Après s’être vu notifier un refus d’entrée sur le territoire, ils sont renvoyés en Italie.

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QUATRIEME PARTIE: Hubert JOURDAN, le CĂ©dric Herrou de l’ombre
A l’Ă©cart des mĂ©dias, de nombreux bĂ©nĂ©voles aident les migrants

En téléchargement : reflets-hubert-franoise-et-les-autres

https://reflets.info/articles/hubert-jourdan-le-cedric-herrou-de-l-ombre

Hubert Jourdan, le CĂ©dric Herrou de l’ombre

A l’Ă©cart des mĂ©dias, de nombreux bĂ©nĂ©voles aident les migrants

Grande gueule, CĂ©dric Herrou a retenu l’attention des mĂ©dias. Dans l’ombre, d’autres bĂ©nĂ©voles apportent leur aide aux migrants, en silence. D’autres encore, sont « en accord avec Dieu et le Cosmos ».

Hubert Jourdan – Jacques Duplessy – Reflets – Citation Reflets.info requise

Sur une route Ă©troite et perdue qui serpente dans les environs de Nice, soudain, un petit chemin monte Ă  pic. C’est lĂ  qu’il faut bifurquer pour atteindre la maison d’Hubert Jourdan. Dans le maquis environnant, on distingue des tentes, des cabanes, un chalet. Hubert y reçoit des migrants. L’association Habitat et Citoyenneté est un peu le dernier rempart pour bon nombre de personnes. Elle fournit un accès Ă  une Ă©picerie, au rĂ©seau Internet pour renouer ou conserver des liens avec ceux qui sont restĂ©s. Mais aussi et surtout un accès au droit, ce qui fait le plus dĂ©faut aux migrants. Hubert a un passĂ© engagĂ© dans des ONG. Au Bangladesh, en Inde, dans les Balkans. C’est assez naturellement qu’il s’est rapprochĂ© des associations locales lorsqu’il s’est posĂ© dans le Sud de la France. Et depuis la fermeture des frontières en 2015, il n’a pas arrĂŞtĂ©… « On n’a mĂŞme plus le droit de leur donner Ă  manger, explique-t-il, à Vintimille, le conseil municipal s’est mĂŞme rĂ©uni pour savoir si on ne devait pas interdire de leur filer Ă  boire». D’ailleurs, depuis longtemps, les fontaines sont fermĂ©es Ă  Vintimille.

Les trois gardes Ă  vue qu’il a subies n’ont en rien entamĂ© son action. Ce soir, nous discutons autour d’une table devant sa maison et trois migrants se joignent Ă  nous. « Aucun ne reste ici, c’est un lieu de passage, un endroit oĂą se reposer et reprendre des forces. Ils veulent tous rejoindre quelqu’un de leur famille ailleurs, parfois dans d’autres pays europĂ©ens », poursuit Hubert. Ce vieux routier de l’humanitaire s’en Ă©trangle presque : « On parle de quoi ? 100.000 personnes ? Sur 68 millions de Français ? C’est ridicule. Et on nous interdit de leur donner Ă  manger et Ă  boire ?». « En quatre ans, 4000 personnes sont passĂ©es chez moi », explique Hubert.

La Libye et la torture

Hubert est souvent une oreille attentive et bienveillante pour ceux qui veulent raconter un bout de leur histoire. « Tous ceux qui sont passĂ©s par la Libye ont Ă©tĂ© torturĂ©s. Le soir, certains racontent. Il y en a qui tombe dans les pommes quand ils en parlent ». Un rĂ©fugiĂ©, sans doute mineur, nous observe. Il ne parle pas français, ne prononce aucune parole, mais arbore un sourire permanent. Soudain, il attrape une poule et nous la montre. Puis s’en va. Un de ses amis accepte de nous parler de son pĂ©riple.

Un migrant chez Hubert Jourdan – Antoine Champagne – Reflets – Citation Reflets.info requise

« Je suis parti de Sierra Leone parce que je n’avais personne pour m’aider, je suis douĂ© au football, mais ce que je veux, c’est aller Ă  l’Ă©cole. Je suis parti parce que je veux aller Ă  l’Ă©cole ». Il rĂ©pète cette phrase comme un mantra. Pour l’instant, la France ne lui a pas rĂ©pondu. Elle tente de l’expulser. « J’ai passĂ© quatre mois en prison en Libye, on m’a frappĂ© et attachĂ© avec des câbles Ă©lectriques. Quelqu’un m’a aidĂ© et j’ai pu sortir de prison, ensuite, c’est la traversĂ©e, quatre jours Ă  85 dans le bateau. La marine anglaise nous a trouvĂ©s. Dans le train de Vintimille vers la France, comme je parle anglais, je discutais avec des touristes. Mes amis se sont enfuis et les policiers les ont poursuivis. C’est comme ça que j’ai pu passer en France ».

« J’essaye de leur donner une vie normale, explique Hubert, avec quelques repères, leurs histoires sont extraordinaires, c’est une chance de pouvoir les rencontrer. Vous savez, en France on nous martèle que l’on ne peut pas recevoir toute la misère du monde, mais la misère, ils l’ont laissĂ©e lĂ -bas. Moi je n’accueille pas des rĂ©fugiĂ©s, je rencontre des gens. Ce serait tellement facile de les intĂ©grer dans ce pays, en leur fournissant une formation ».

« Vous savez, je veux aller Ă  l’Ă©cole », rĂ©pète encore, comme en Ă©cho aux mots d’Hubert, son visiteur de Sierra Leone.

Des amis viennent faire du ski

Plus loin dans une maison perchĂ©e en haut d’une colline de la vallĂ©e de la Roya, l’avocate Françoise Cotta accueille elle aussi des migrants dans leur longue quĂŞte d’une vie normale. Cette pĂ©naliste cĂ©lèbre, militante un temps membre de l’Organisation Communiste Internationale, – « Je les ai quittĂ©s en 1981 quand ils ont appelĂ© Ă  voter François Mitterrand, lâche-t-elle. Trop mou pour moi. » – a commencĂ© par hasard Ă  accueillir des demandeurs d’asile. « Fin 2015, je sortais de l’hĂ´pital après un cancer du sein. Un ami m’appelle et me dit : « J’ai des amis qui viennent faire du ski, il faut que tu les hĂ©berges. » Je me suis dit : « Il est gonflĂ© », mais je n’ai pas voulu dire non. Et puis je vois quatre Blacks arriver… LĂ  j’ai compris. Depuis ma maison ne dĂ©semplit pas. J’en ai hĂ©bergĂ© jusqu’à trente », raconte l’avocate.

Elle ne plane pas pour autant dans le monde de Bisounours. « Ils y a des mecs géniaux et des sales cons, comme partout. Ce n’est pas toujours facile. Quand j’ai dû retourner à l’hôpital en urgence et que je leur ai laissé la maison, ça m’a coûté une salle de bain ! Certains voient chez nous l’opulence, la caverne d’Ali Baba. Alors fermer l’eau, l’électricité, ça ne leur vient pas à l’esprit… Nous les aidons à trouver un point de chute en France, certains s’installent, démarrent une formation. Un jour, une femme avec un gamin de trois ans voulait absolument aller à Paris. Je lui ai dit que c’était une mauvaise idée, qu’elle allait être à la rue. On s’est organisé pour la scolariser ici, leur trouver un logement. Elle a refusé et ils sont partis. Je n’ai pas compris… Vous savez, des fois, on est fatigué d’héberger. Mais je ne peux pas me résoudre à laisser des hommes, des femmes, des enfants dans la détresse. Alors je continue. » L’avocate dégage un mélange d’énergie et de fragilité.

Ses hôtes sont à ce moment là au nombre de quatre, dont un mineur. Kamal accepte de nous parler, entouré de ses deux compagnons soudanais. « Je suis originaire du Darfour, de la ville de Mornay dans le Darfour. J’ai fui la guerre, mon oncle a été tué. J’ai décidé de partir en Europe. Je suis arrivé jusqu’en Libye. Là, j’ai travaillé de temps en temps dans des usines de chaussures pour gagner de l’argent pendant vingt mois. Puis un ami m’a aidé pour payer le passage en Italie. Nous étions 120 sur un bateau. Après un jour et demi en mer, nous avons été récupérés. J’ai décidé de quitter l’Italie pour venir en France. Je voudrais rester ici, c’est un beau pays, il n’y a pas de combats. » Une histoire semblable à des milliers d’autres.

Catherine Gros et Françoise Cotta – Jacques Duplessy – Reflets – CC

Je sais ce que tu fais, je suis contre mais je ne te dénoncerai pas

Catherine Gros, pharmacienne hospitalière retraitée, est une autre de ces solidaires. « Un jour, deux hommes m’ont abordée alors que je passais sur la route en disant qu’ils n’avaient pas mangé depuis trois jours. Je les ai fait monter dans ma voiture. Ils venaient du Darfour. J’étais une militante féministe depuis très longtemps et j’avais des amis engagés dans Roya Citoyenne, mais c’est tout. Je les ai logés quelques jours. Je l’ai fait par humanité. » D’autres ont suivi. Une trentaine.

Son engagement lui vaut des sueurs froides. « Un jour, les gendarmes avaient quadrillé le village. Ils avaient mis un barrage juste devant chez moi. J’avais justement deux migrants. Je me suis demandé si c’était pour moi… Puis ils sont partis ailleurs et on a réussi à jouer au chat et à la souris avec eux pour les exfiltrer. » Même si l’engagement de Catherine est discret, il ne passe pas inaperçu. « J’ai eu des réactions surprenantes. Des personnes qui m’ont déposé à manger en disant avec un clin d’œil : « C’est pour tes invités » ; une voisine m’a lancé : « Je sais ce que tu fais, je suis contre mais je ne te dénoncerai pas. » Ça fait drôle, c’est des phrases d’un autre temps. »

Dieu et le Cosmos

Catherine raconte aussi l’engagement des villages de la vallĂ©e : « On a fait 400 repas par jour pendant plus d’un an. Ça tournait, chaque jour, c’Ă©tait un village qui s’y collait.. On distribuait ces repas aux migrants. Quand les jeunes « No Borders » sont arrivĂ©s en proposant de prendre le relai, on a Ă©tĂ© soulagĂ©s, c’Ă©tait une organisation lourde ».

Rendez-vous est pris avec « les Vikings », comme les surnomment affectueusement les gens de la vallĂ©e. Après quelques dizaines de kilomètres un barrage policier et plus d’une heure de route, on finit par trouver la ferme, loin dans la montagne. Un jeune homme s’Ă©tonne de notre arrivĂ©e.

L’habitant de la vallĂ©e qui s’occupe de l’organisation des repas avait pourtant Ă©tĂ© prĂ©venu de notre arrivĂ©e par mail une semaine avant. « Ah ? Attendez, je vais vĂ©rifier ». Quelques minutes passent, les chiens nous reniflent. « Effectivement, on n’avait pas vu son mail. Il faut dire qu’on a des problèmes avec notre connexion Ă  Internet. Mais vous savez, nous on est un groupe, une communautĂ©, on n’aime pas trop parler aux journalistes. Il faut que l’on se rĂ©unisse, que l’on discute de votre prĂ©sence et que l’on parvienne Ă  un consensus sur ce sujet. Vous savez, nous on vit ici, on est en accord avec Dieu et le Cosmos ».

Le lendemain, un appel nous apprend que le consensus a été trouvé. il consiste à ce que nous ne nous puissions pas participer à une distribution de nourriture aux réfugiés à Vintimille.

« C’est un peu spĂ©cial leur truc, nous explique un membre de la Roya Citoyenne, parfois quand on leur apporte de la nourriture pour prĂ©parer les repas, ils nous expliquent que tel ou tel ingrĂ©dient n’est pas le bienvenu ». Il faut dire que les « Vikings », en fait les membres de l’organisation Kesha Niya, servent des repas « vegan » aux migrants. Pas sĂ»r que cela suffise pour reprendre des forces après les milliers de kilomètres de voyage, mais tant que c’est en accord avec le Cosmos…