SULLA PELLE DELLE PERSONNE

Sur la peau des gens

Communiqué des associations solidaires de Ligurie en téléchargement, cliquez : comunicato stampa solidali

Le 16/6/2023

Traduction approximative

Lors d’une conférence de presse tenue le 8 juin, le préfet d’Imperia, Valerio Massimo Romeo, et le maire, Flavio Di Muro, ont signé un protocole d’accord et annoncé l’ouverture d’un des « PAD » (points d’assistance diffus), à l’ancienne Isola dei ragazzi, adjacente aux locaux de Caritas Intemelia.

A ce jour, cet espace reste une boîte vide et l’absence d’accueil est une réalité quotidienne à Vintimille.
Quatre jours auparavant, le 4 juin, le corps d’une personne a été retrouvé sur la plage de Bordighera,initialement non identifiée, qui s’était noyée quelques jours plus tôt. Pour ceux qui ne fréquentent pas quotidiennement Vintimille et ne connaissent pas la vie des personnes qui, avec ou sans papiers, sont bloquées dans la ville frontalière, il n’est pas facile de discerner le vrai du faux dans la succession des événements ces derniers mois.

Le récit qui a prévalu est celui dicté par les services de presse de la préfecture et de la police.

Un autre point de vue serait peut-être utile à toute personne désireuse de mieux comprendre la question de la frontière.

Ce que nous avons vu ces derniers mois, en tant que personnes et organisations de solidarité, n’est rien d’autre que de la répression : de l’opération « Pantographe » (le nom horrible donné à la partie du train où plusieurs personnes ont trouvé la mort par électrocution), au récent « nettoyage » de la place devant la Caritas, au nettoyage des quartiers informels sous le viaduc de la Via Tenda. Tout est extrêmement violent pour ceux qui subissent les interventions de la force publique sur leur propre personne, ou de l’expulsion de Via Tenda comme un acte juste motivé uniquement par des préoccupations légitimes d’hygiène.

La vérité est que le préfet Romeo a été a été envoyé de Rome avec un mandat : invisibiliser les migrants et les conditions dans lesquelles ils sont obligés de vivre et et détourner ainsi l’attention du fardeau de la violence à la frontière. L’agitation autour de la soi-disant « sécurité » et l’utilisation de termes tels que « immigrants illégaux » ne servent qu’à dissimuler des années de harcèlement des personnes en transit et à criminaliser leur présence.

En outre, si l’on veut parler de questions humanitaires, il faut se rappeler que les droits de l’homme les plus élémentaires sont aujourd’hui sont aujourd’hui refusés à tous dans les rues de la ville frontalière. La collaboration des organisations non gouvernementales tellement affichée tend également à dissimuler le mécontentement croissant de ceux qui savent ce qui se joue réellement à Vintimille, aux portes de la ville frontière, à la veille d’un été qui s’annonce difficile.

Ce n’est pas le nombre de personnes en déplacement qui sera réduit, mais celui des personnes jugées irrégulières, inadmissibles, et ces personnes ne seront pas prises en compte et ceux qui atteindront les villes frontièress y resteront otages

D’une saison électorale l’autre, de 2015 à aujourd’hui, aucune administration n’a jamais fourni de simples installations telles que des toilettes publiques et des douches pour remédier aux problèmes d’hygiène, et le nombre de personnes vivant dans la rue reste toujours élevé, car les systèmes formels et informels d’accueil et d’hébergement ne sont pas en place, comme le savent bien les groupes formels et informels qui assurent les distributions de nourriture.

La personne retrouvée morte sur la plage de Bordighera était connue des militants solidaires et du personnel des ONG humanitaires. C’était une personne fragilisée par les conditions de vie dans lesquelles elle se trouvait, et sa mort est la conséquence directe de l’absence d’accueil et du racisme structurel dont sont victimes les migrants dans ce territoire.

Sa mort suscite colère et chagrin, et si les autorités n’ont pas dit un mot à ce sujet, nombreux seront les amis qui se souviendront de lui et pour qui les responsabilités de cette énième vie brisée sont évidentes.

Alors que les médias locaux et le maire nouvellement élu annoncent qu’ils vont identifier et poursuivre en justice ceux qui ont participé à la commémoration de sa mort, nous continuerons à dénoncer la violence exercée sur les personnes en migration et à nous souvenir de ceux qui, à Vintimille et à la frontière, ont perdu la vie.

 

Centro sociale La talpa e l’orologio – Imperia
Progetto 20K – Ventimiglia
Arci A.C.P.O. – Imperia
Arci provinciale – Imperia
Gruppo Teatrale l’Attrito – Imperia
Non una di meno – Ponente Ligure
Brigata Girasole – Imperia
Aifo – Imperia

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La Stampa,18/6/23 :

Urgence migratoire : Lettre ouverte des associations solidaires qui oeuvrent à Vintimille

« L’accueil diffus est seulement une coquille vide »