Etat d’urgence décrété en Italie concernant les personnes en migration : « Il Fatto quotidiano » et « Infomigrants »
« [L’état d’urgence] va autoriser le gouvernement d’extrême droite de Meloni à rapatrier rapidement ceux qu’elle considère comme étant des migrants illégaux. Cela va voir des conséquences dévastatrices en terme de droits humains », met en garde Alissa Pavia, directrice associée de l’Atlantic council en charge de l’Afrique du Nord, dans une série de messages postés mercredi sur Twitter. »
Traduction approximative.
Il Fatto quotidiano :
Le gouvernement déclare l’état d’urgence concernant les migrants : il durera six mois. Musumeci : « 5 millions d’euros alloués, mais nous attendons l’UE ».
Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence sur la question des migrants pour une durée de six mois. L’annonce a été faite par le ministre de la Protection civile et des Politiques de la mer, Nello Musumeci, à l’issue du Conseil des ministres au cours duquel il a été décidé, entre autres, d’opter pour cette mesure sur l’ensemble du territoire national en raison de l’augmentation exceptionnelle du flux de migrants par les routes de la Méditerranée. Dans l’attente d’une réponse européenne, a précisé M. Musumeci, le gouvernement a décidé d’allouer 5 millions d’euros. Selon certaines informations, l’actuel chef du département des libertés civiles et de l’immigration du Viminale, le préfet Valerio Valenti, agira en tant que commissaire extraordinaire pour l’urgence migratoire.
« Nous avons volontiers adhéré à la demande du ministre de l’intérieur, Matteo Piantedosi, bien conscient, a déclaré M. Musumeci, de la gravité d’un phénomène qui augmente de 300 %. Soyons clairs, nous ne résolvons pas le problème, dont la solution n’est liée qu’à une intervention consciente et responsable de l’Union européenne ». Cependant, le gouvernement a décidé d’intervenir avec une mesure forte, malgré l’augmentation réelle des débarquements par rapport aux années précédentes, peut-être pour envoyer un signal à Bruxelles.
Selon des sources gouvernementales, la déclaration de l’état d’urgence permettra d’assurer des réponses plus efficaces et plus rapides en termes de gestion des migrants et de leur hébergement sur le territoire national. En particulier, il sera possible de mettre en œuvre des procédures et des actions plus rapides pour offrir aux migrants des solutions d’accueil dans un délai court avec des normes adéquates, ajoutent-elles. En même temps, il sera possible d’augmenter et de renforcer les structures destinées au rapatriement de ceux qui n’ont pas le droit de rester en Italie (CPR), en renforçant les activités d’identification et d’expulsion.
La dernière fois que le gouvernement italien a décidé de déclarer l’état d’urgence sur les migrants, c’était en 2011, lorsque Silvio Berlusconi était Premier ministre et Roberto Maroni au Viminale. Dans ce cas, c’est la vague de débarquements provoquée par ce que l’on appelle le printemps arabe qui a incité le Conseil à donner le feu vert à la mesure. Une telle mesure n’a toutefois pas été reprise, même entre 2014 et 2016, lorsque l’envenimement des conflits au Moyen-Orient, l’effondrement de l’État libyen et l’ouverture de la « route des Balkans » ont fait exploser le nombre de personnes en provenance d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie centrale qui cherchaient refuge, par terre ou par mer, en Europe.