La solidarité n’est pas un délit !!! 7 ans après, condamnation de 14 solidaires « no borders » du Presidio Balzi Rossi en 2015

Sept années après !!!

Poursuivi.es pour « occupation abusive » ainsi que pour « violence privée », en ce début septembre 2022, la condamnation est tombée pour 14 des solidaires « No border », 17 relaxés pour l’occupation de la pinède des Balzi Rossi à la frontière de la France et de Menton la « Perle de la Côte d’Azur » de mi-juin lors de la fermeture de la frontière par le Gouvernement français au 29 septembre 2015…

7 ans pour en arriver là, et constater que les atteintes aux droits fondamentaux des personnes les plus vulnérables, les personnes en migration, continuent plus que jamais à la frontière franco-italienne, et de manière générale à toutes les frontières.

Voir Nice matin du 14/09/22, « 14 activistes « No Borders » condamnés en Italie » :
NM 14 09 22 No borders condamnés Italie

L’article ci-dessous de « Il Fatto quotidiano » donne les condamnations et les noms des personnes impliquées. Toutes nos pensées solidaires vers elles et eux.

https://www.ilfattoquotidiano.it/2022/09/08/ventimiglia-14-condanne-per-laccampamento-no-borders-del-2015-gli-avvocati-faremo-ricorso-la-solidarieta-non-e-reato/6796285/?fbclid=IwAR0kcfB-bLaRK3dULwgSTwOyfQkHAwMnrWd0DhVR4CXTeu_tSakKeu9cG8w

Ici une vidéo faite par le même journal, les différents avocats indiquent qu’ils font appel :
Il Fatto quotidiano 2022/09/08 Ventimiglia 14 condamne per l’accampamento no borders del 2015 – gli avvocati faremo ricorso la solidarieta non è reato

Communiqués depuis la page Facebook Presidio No Border

Français (traduction approximative) :

Ventimiglia : les procès se terminent, la violence frontalière continue
Dans les prochains mois, le procès, qui a débuté en juin 2019, pour l’occupation en 2015 de la pinède de Balzi Rossi, à deux pas de la frontière entre Vintimille et Menton, s’achèvera au tribunal d’Imperia.
Au cours de l’été 2015, l’expérience du camp autogéré connu sous le nom de  » presidio permanente no borders  » a pris vie dans ce lieu frontalier. Le camp est né en juin de la protestation des migrants contre la fermeture de la frontière par l’État français, et la tentative de l’Italie de la réduire à un problème d’ordre public. Des centaines de personnes avaient marché jusqu’à la frontière et campé sur les rochers. Car, malgré le déploiement d’hommes et de camions de la police française et les premières tentatives de la police italienne pour les dégager, rester à la frontière est la forme de résistance qu’ils ont choisie.
Ils ont crié : « Nous ne reviendrons pas en arrière. Ouvrez la frontière. »
Le camp de Balzi Rossi n’est pas née de la volonté des organisations humanitaires et ne dépend pas de leurs ressources. De même, le camp a échappé à la volonté des États européens de gérer et de ghettoïser les gens, de « contrôler les flux » comme disent les dirigeants. Le camp permanent « sans frontières » a été une expérience autogérée, traversée par les réalités sociales et politiques les plus diverses, par des militants et des volontaires venus de toute l’Europe pour soutenir la protestation des sans-papiers. Migrants et militants solidaires se sont organisés ensemble contre la frontière et au moment de l’expulsion, le 1er octobre 2015, nous étions encore là, ensemble, comme lors des quatre mois de lutte qui avaient précédé ce moment.
Après l’expulsion de Balzi Rossi, à partir du printemps 2016, la violence frontalière a commencé à prendre un caractère systématique de répression et de contrôle du territoire frontalier. Ceux qui ont été arrêtés* en essayant de traverser la frontière ont commencé à être déportés vers des camps (Centres d’accueil. Sic.) dans le sud de l’Italie et les expulsions des abris de fortune, nés spontanément du besoin et de la volonté des sans-papiers, sont devenues la norme, tout comme la prise forcée et violente des empreintes digitales.
Le 30 mai 2016, environ 150 migrants ont trouvé refuge dans les locaux de l’église Saint-Nicolas pour échapper à une opération d’expulsion massive. La journée avait commencé par le nettoyage d’un camp autogéré le long de la Roya et s’est poursuivie par des identifications raciales et des rafles dans la ville, des contrôles approfondis à la gare et l’embarquement forcé de dizaines de migrants sur un vol à destination du sud de l’Italie. Dans la soirée, la police italienne a fait une descente dans l’église, arrêtant toutes les personnes solidaires et les relâchant quelques heures plus tard avec une dizaine de mandats d’éloignement et plusieurs plaintes. Les migrants ont répondu à cette violence par une longue marche vers la frontière, qui s’est terminée par une nouvelle expulsion violente.
Dans les mois qui ont suivi ces épisodes, des tentatives ont été faites à plusieurs reprises pour recréer des espaces d’autodétermination qui permettraient aux gens de s’organiser ensemble pour résister aux nécessités et à la violence de la vie à la frontière, mais aussi pour défendre un espace libre et révolutionnaire dans lequel s’opposer au dispositif frontalier entre Vintimille et Menton. La réponse des autorités a été de rendre la frontière plus longue, plus profonde, plus tentaculaire et plus difficile à traverser. La répression du dispositif frontalier est si longue qu’en 2022 trente-cinq personnes solidaires sont encore en procès pour des faits qui se sont produits il y a six ou sept ans, alors qu’entre temps plus de trente personnes sont mortes en traversant cette frontière.
Quel intérêt avons-nous à parler encore de ce qui s’est passé en 2015 et 2016 ?
Je répète encore une fois que l’on ne peut pas réduire à la responsabilité d’une quarantaine de personnes une expérience qui en a impliqué des milliers, avec un fort protagonisme et un élan populaire de la part des sans-papiers, qui subissent encore aujourd’hui un régime de contrôle qui ne reconnaît aucune liberté de mouvement.
Bref, la posture des pauvres sympathisants blancs qui ne comprennent pas pourquoi l’État s’acharne sur eux ne nous intéresse pas. Cela fait partie des stratégies de l’État de réduire les mouvements révolutionnaires (oui, les migrations sont aussi cela) aux processus de quelques individus, en faisant semblant de ne pas voir le pouvoir de l’action collective.
Nous souhaitons plutôt rappeler que si nous, solidaires, subissons des dénonciations et des condamnations pour notre refus d’accepter le régime frontalier, d’autres ont payé et continuent de payer au prix de la violence, des déportations et des détentions arbitraires leur détermination à franchir cette maudite frontière. Ces personnes se heurtent chaque jour à la dureté de la vie à la frontière, au prix des passages organisés, à la vie dans la rue, au racisme, aux armes pointées sur eux, à la soif, à la faim, au froid, aux désordres mentaux, à l’exploitation et, pour certains, à la mort.
Presque sept ans plus tard, en résumé, la frontière est plus merdique qu’avant.
« Peut-être que plus que nous imputer les crimes que nous avons commis, ils devraient mettre en lumière ceux que nous n’avons pas voulu commettre : identifications raciales, violences, déportations. »

Dates des procès :
– Le 5 mai à 10h30, audience du procès pour les événements du 30 mai 2016.
– 23 mai à 9h00, audience du procès pour l’occupation de Balzi Rossi de 2015.
– Le 9 juin à 10h30, discussion du procès du 30 mai 2016.
– 27 juin à 12h00, discussion du procès Balzi Rossi

Nous ne reviendrons pas en arrière.
Nous ne reviendrons pas en arrière.

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Italien :

Nei prossimi mesi si chiuderà presso il tribunale di Imperia il processo, iniziato nel giugno 2019, per l’occupazione nel 2015 della pineta dei Balzi Rossi, a pochi passi dal confine tra Ventimiglia e Mentone.
Nell’estate 2015 in questo luogo di frontiera prendeva vita l’esperienza del campo autogestito noto come “presidio permanente no borders”. Il campo era nato a giugno dalla protesta delle persone migranti di fronte alla chiusura della frontiera da parte dello stato francese, ed al tentativo dell’Italia di ridurre il tutto ad un problema di ordine pubblico. Centinaia di persone avevano marciato verso il confine e si erano accampate sugli scogli. Perché, nonostante lo schieramento di uomini e camionette della polizia francese e i primi tentativi di sgombero della polizia italiana, stare sulla frontiera era la forma di resistenza che avevano scelto.
We are not going back. Open the border. Gridavano.
Il presidio dei Balzi Rossi non era nato dalla volontà delle organizzazioni umanitarie e non contava sulle risorse di queste ultime. Allo stesso modo il campo sfuggiva alla volontà degli stati europei di gestire e ghettizzare le persone, di “controllare i flussi” come dice chi governa. Il presidio permanente no borders è stato un’esperienza autogestita attraversata dalle più diverse realtà sociali e politiche, da attivist* e volontar* accors* da tutta europa per sostenere la protesta delle persone senza documenti. Migranti e solidali si organizzavano insieme contro la frontiera e al momento dello sgombero, il 1 ottobre del 2015, eravamo ancora lì, insieme, come nei quattro mesi di lotta che avevano preceduto quel momento.
Dopo lo sgombero dei Balzi Rossi, a partire dalla primavera del 2016, la violenza del confine ha cominciato ad assumere un carattere sistematico fatto di repressione e controllo del territorio frontaliero. Chi veniva fermat* nel tentativo di attraversare il confine ha cominciato a essere deportato in campi (Centri di accoglienza. Sic.) del sud d’Italia e gli sgomberi dei rifugi di fortuna, nati spontaneamente dal bisogno e dalla volontà delle persone senza documenti, sono diventati la norma, cosi come il prelievo coatto e violento delle impronte digitali.
Il 30 maggio 2016 circa 150 persone migranti cercarono rifugio nei locali della chiesa di San Nicola per sfuggire ad una massiccia operazione di deportazione. La giornata era iniziata con lo sgombero di un campo autogestito lungo il fiume Roya e proseguita con identificazioni razziali e rastrellamenti in città, controlli capillari in stazione, e l’imbarco forzato di decine di persone migranti su un volo diretto in sud Italia. In serata la polizia italiana fece irruzione nella chiesa, sottoponendo a fermo tutte le persone solidali e rilasciandole ore dopo con una decina di fogli di via e svariate denunce. Le persone migranti risposero a queste violenze con una lunga marcia verso il confine che si concluse con l’ennesimo sgombero violento.
Nei mesi successivi a questi episodi a più riprese si tentò di ricreare spazi di autodeterminazione che permettessero di organizzarsi insieme per resistere alle necessità e alle violenze della vita in frontiera, ma anche per difendere uno spazio libero e rivoluzionario in cui opporsi al dispositivo di confine tra Ventimiglia e Mentone. La risposta delle autorità fu di rendere la frontiera sempre più lunga, profonda, tentacolare, dura da attraversare. La repressione del dispositivo di frontiera è talmente tanto lunga che nel 2022 trentacinque persone solidali sono ancora a processo per cose successe sei o sette anni fa, mentre nel frattempo oltre trenta persone sono morte attraversando questo confine.
Che interesse abbiamo a parlare ancora di quello che accadde nel 2015 e nel 2016?
Ribadire una volta di più che non si può ridurre alla responsabilità di una quarantina di persone un’esperienza che ne ha coinvolte migliaia, con un protagonismo e una spinta di base forte da parte delle persone senza documenti, che ancor oggi subiscono un regime di controllo che non riconosce alcuna libertà di movimento.
Non ci interessa insomma la postura dei poveri solidali bianchi che non capiscono perché lo stato se la prenda con loro. Fa parte delle strategie statali ridurre i movimenti rivoluzionari (sì, le migrazioni sono anche questo) a processi a poch* individu*, facendo finta di non vedere la potenza di un agire collettivo.
Ci interessa invece ricordare che mentre noi solidali scontiamo con denunce e condanne il nostro rifiuto ad accettare il regime di frontiera, altre e altri hanno pagato e continuano a pagare al prezzo di violenze, deportazioni e detenzioni arbitrarie la determinazione ad attraversare questo maledetto confine. Queste persone si scontrano ogni giorno con la fatica della vita in frontiera, con il prezzo dei passaggi organizzati, con la vita per strada, il razzismo, le armi puntate addosso, la sete, la fame, il freddo, i disturbi mentali, lo sfruttamento e, per alcuni/e, la morte.
A distanza di quasi sette anni insomma la frontiera è una merda più di prima.
« Forse più che imputarci i crimini che abbiamo commesso, dovrebbero evidenziare quelli che non abbiamo voluto commettere: identificazioni razziali, violenza, deportazioni. »
Sarà benvenuta una presenza solidale, fantasiosa e rumorosa davanti al tribunale d’Imperia.
Prossime date:
– 5 maggio alle 10:30, udienza del processo per i fatti del 30 maggio 2016
– 23 maggio alle 9:00, udienza del processo per l’occupazione dei Balzi Rossi del 2015
– 9 giugno alle 10:30, discussione processo per il 30 maggio 2016
– 27 giugno alle 12:00, discussione processo Balzi Rossi
Noi non ci fermiamo qui.
We are not going back.