Les reproches du préfet des Alpes-Maritimes à Benoît Hamon après sa rencontre avec Cédric Herrou
Nice-Matin du 13 Septembre 2019
Entamé fin août, le «Tour de France et d’Europe des solidarités» de Benoît Hamon s’est posé le 7 septembre chez Cédric Herrou, le militant emblématique de l’aide aux migrants.
Georges-François Leclerc regrette notamment que l’ancien candidat à la présidentielle, lors de sa visite au défenseur des migrants à Breil-sur-Roya début septembre, ait reproché aux services de l’Etat « de ne pas respecter les principes républicains en matière de demande d’asile ».
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Dans sa lettre, le représentant de l’Etat « regrette » aussi « de ne pas avoir eu l’occasion d’échanger avec vous sur ce sujet, puisque vous conceviez des doutes ».
« Vous avez, si j’en juge par la narration qui en est faite dans la presse, sévèrement critiqué l’action des services de l’Etat en les accusant de ne pas respecter les principes républicains, en matière de demande d’asile » développe Georges-François Leclerc.
« Caricature » et « calomnies »
« Lors d’une prochaine visite dans le département des Alpes-Maritimes, j’espère donc que vous m’offrirez la possibilité de vous faire part du soin que portent l’ensemble des services de l’Etat à un respect scrupuleux du droit et de la dignité des personnes, contrairement à la caricature qui vous a été présentée et à laquelle vous avez semblé, hélas, conférer du crédit » poursuit le préfet.
« Je vous dirais alors que les policiers et gendarmes, dans un contexte compliqué, font respecter le contrôle aux frontières nécessaire tout en faisant honneur à la tradition républicaine dont ils sont issus. Je vous dirais aussi les calomnies dont ils font l’objet » conclut Georges-François Leclerc.
Le préfet des Alpes-Maritimes et le défenseur des migrants mènent, depuis de longs mois, une incessante guérilla jusque devant les tribunaux.
Georges-François Leclerc a notamment été condamné par le tribunal administratif pour violation du droit d’asile après un recours de Cédric Herrou et de l’association Roya Citoyenne.
Le préfet a, de son côté, assigné le défenseur des migrants pour « injure publique » après des propos tenus sur sa page Facebook. Le procès devant le tribunal correctionnel de Nice est prévu le 22 octobre.