Acharnement contre José Bové et Cedric Herrou

L’assistance à personne en danger est-elle maintenant un délit ?

Par Jacques Perreux

Hier matin lundi avec José Bové et Cédric Herrou nous accompagnons en train plus de 160 migrants à Nice. Ces 160 personnes ont été accueillies dans la ferme de Cédric. Le plus souvent ces personnes sont fatiguées voire épuisées, elle présentent parfois des plaies et sont souvent atteintes de graves lésions dues à la gale. Le transport de ces personnes à Nice pour aller déposer leurs demandes d’asile se fait avec l’accord de la gendarmerie et sous son contrôle. À l’arrivée en gare le cortège se dirige tranquillement vers le square Mermoz pour recueillir les formulaires de demande d’asile et se restaurer. Nous profitons de ce temps avec José Bové pour nous rendre à la police de l’air et des frontières. José comme son mandat de député européen lui en donne le droit a souhaité visiter le centre de rétention provisoire. Arrivé à destination il est attendu et reçu mais surprise ! Là où d’habitude des dizaines de migrants sont retenus pas un seul migrant n’est présent. Tout autour pourtant des sacs des vêtements éparpillés et abandonnés, des poubelles elles-aussi remplies comme si un déménagement impromptu avait eu lieu … José est reçu et va rappeler à ses interlocuteurs les lois et les droits des migrants.
Nous nous rendons ensuite à la gare de Menton où nous avons appris que souvent des migrants mineurs sont reconduits en Italie en infraction avec la loi puisqu’ils doivent bénéficier de l’action sociale a l’enfance. Petite gare, gros dispositif policier. Cédric puis José entreprennent de parler avec un jeune migrant qui vient d’être encadré par les CRS. Alors que José décline son identité il est immédiatement ceinturé et molesté comme le montrent les images du journal de fr3.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/…/jt-1920-cote-d-azur

Nous avons beau protester le CRS ne lâche son emprise que lorsque le jeune migrant est embarqué dans le fourgon.
Questionné par le journaliste de la 3 sur les violences dont il a été victime José répond qu’il est là pour que les droits d’asile soient respectés.
A notre retour à Nice nous assistons au départ en gare de plusieurs dizaines de migrants pour la destination de Marseille. Cédric les accompagne. Nous apprendrons un peu plus tard que le train est stoppé à Cannes que Cédric est en garde à vue et les migrants expulsés vers l’Italie.
Le lendemain matin, José relate ces faits sur la matinale de France inter
Quelques heures plus tard, il est informé que dans la cadre d’une commission rogatoire ouverte par le procureur de Grasse il va être auditionné. Lors de celle-ci il fait savoir qu’il ne fait pas appel à son immunité parlementaire et qu’il assume tous ses actes en tant que citoyen.
Dans le même temps nous apprenons que la ferme de Cédric Herrou est en cours de perquisition et que tous les migrants présents sont embarqués.
Tout cela se passe en France sur la Côte d’Azur a minima par la volonté d’un préfet peu regardant sur le respect du droit. Des forces de polices impressionnantes sont mobilisées pour harceler, traquer des citoyens qui ne font que leur devoir de porter secours à d’autre personnes en situation sanitaire et psychique fragile .