D’où que l’on vienne, où que l’on soit né, notre pays s’appelle SOLIDARITE : 18 décembre 2021 Paris

Communiqué en téléchargement : Déclaration changement lieu de départ Manifestation 18 décembre

L’arrêté d’interdiction du lieu annoncé à Paris départ de la manifestation prévue à l’occasion de la Journée Internationale des Migrant·e·s et le refus de la Préfecture de Police de Paris de toute possibilité de discussion est proprement scandaleux et illustre l’évolution liberticide et sécuritaire de ce pouvoir.

Par ailleurs nous ne pouvons qu’être alerté·e·s par le silence, non seulement des médias dominants mais aussi des médias « critiques » ou « indépendants ». Les migrant·e·s ne sont-ils et elles objets d’attention qu’en tant que victimes à l’occasion d’un nouveau drame qui doit être encore plus dramatique pour faire la une ? Idem pour les jeunes victimes de violences policières ou pour les victimes du racisme ?

Les discours de Zemmour font la une mais quand des centaines de collectifs, associations, syndicats décident de s’unir pour se lever, quand des manifestations s’organisent sur tout le territoire, cela n’est pas un « sujet d’information » ?

Nous demandons à toutes les organisations qui ont des contacts presse de les utiliser pour leur demander de relayer le communiqué rédigé par les organisations de la Campagne Antiracisme et Solidarité. Ce serait aussi le meilleur moyen d’informer toutes celles et ceux qui veulent manifester samedi en région parisienne du changement contraint de lieu de départ de la manifestation : 15H00 Place de Clichy.

Merci.

 

Déclaration du 16/12/2021 – Changement de lieu de départ

 Manifestation du 18 décembre à Paris

Départ place de Clichy 

« D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, notre pays s’appelle solidarité », c’est ce que nous crierons contre le racisme et par milliers dès samedi 18 décembre, dans les rues de dizaines de villes françaises, suite à l’appel de plus de 300 organisations locales et nationales.

À Paris, la préfecture a d’abord refusé le départ annoncé Place de la Concorde puis, malgré nos demandes réitérées, elle a refusé de recevoir une délégation des organisations signataires pour négocier. Ce faisant, la préfecture de Paris se met au diapason du gouvernement qui organise les politiques xénophobes et dont plusieurs ministres attisent les réactions et discours racistes.

Alors que les syndicats de policiers peuvent manifester devant l’Assemblée Nationale en toute tranquillité, avec la bénédiction de membres du gouvernement, il nous est refusé de défiler près des quartiers du pouvoir.

Conscient·e·s des dérives sécuritaires et des risques que les forces de l’ordre font courir aux manifestant·e·s, nous nous voyons obligé·e·s de modifier le lieu de départ de la manifestation.

La manifestation de Paris partira donc de la Place de Clichy à 15h. 

Les manifestations du 18 décembre, à l’occasion de la journée internationale des migrant·e·s, seront le coup d’envoi de mobilisations contre le racisme sous toutes ses formes et ces mobilisations se poursuivront tout au long des premiers mois de 2022.

« Nous n’allons pas combattre le racisme par le racisme, mais grâce à la
solidarité. »
(Fred Hampton, Black Panthers Party – mai 1969)

Notre pays n’a ni carte, ni limites. Il ne fait pas la guerre si ce
n’est au fascisme, au colonialisme, au racisme, à l’injustice et aux
inégalités.

Notre pays n’existe pas isolé, atomisé, soumis. Il existe dans tout ce
qui relie, regroupe, donne confiance et lutte.

Notre pays est en grand danger. Il doit sortir, se montrer, se lever.
Vivre.

Car notre pays brûle. Il s’appelle Avenir.
Car notre pays est étouffé. Il s’appelle Liberté.
Car notre pays se meurt. Il s’appelle Égalité.
Car notre pays est opprimé. Il s’appelle Dignité.

Notre pays est en danger. Nous appelons à la mobilisation générale.

Pour l’avenir. Si la planète brûle, cela n’a rien à voir avec les
migrations, nos couleurs de peau, nos origines, nos religions. Le monde
n’attend qu’une étincelle pour exploser et certain.e.s nourrissent
l’incendie qui nous menace.
Nous dénonçons toutes les formes de racisme dont l’islamophobie,
l’antisémitisme, l’anti-tziganisme, la négrophobie et le racisme
anti-asiatique. Nous exigeons notamment la fin des contrôles au faciès,
l’abrogation de la loi dite « séparatisme », le respect du droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes, la fin des dominations économiques,
militaires et politiques, en particulier la Françafrique.

Pour la liberté. Nous voyons que lorsqu’on commence à limiter la liberté
pour certain·e·s, c’est la liberté de tou·te·s qui recule. C’est ainsi
que se mettent en place des pouvoirs de plus en plus autoritaires.
Nous exigeons la liberté de circuler et de manifester et notamment
l’abrogation de la loi dite « sécurité globale », la fin des violences
et des crimes policiers et pénitentiaires, la suppression des mesures de
répression contre les migrant·e·s (OQTF*, IRTF*, …) et la fermeture des
Centres de Rétention Administrative. Nous exigeons la destruction des
murs qui s’érigent partout dans le monde pour séparer et contrôler les
peuples.

Pour l’égalité des droits. Les arguments utilisés contre l’immigration
sont faux économiquement et ne servent qu’à justifier les mesures qui
amplifient monstrueusement le racisme et les inégalités sociales.
L’oppression et la surexploitation des migrant·e·s aggravent les
conditions de tou·te·s les salarié·e·s.

Nous revendiquons l’égalité des droits pour tou·te·s, le renforcement et
l’accès réel à la santé, à l’éducation, à des revenus décents, au
logement et l’arrêt des expulsions dans les foyers de travailleurs/euses
migrant-es. Nous exigeons notamment la régularisation des sans-papiers.

Pour la Dignité. Nous refusons la banalisation de l’insoutenable. Nous
dénonçons les politiques anti-migratoires et de non-accueil des
migrant·e·s. Nous refusons l’instrumentalisation des femmes à des fins
racistes. Nous réclamons vérité et justice pour les victimes de
violences policières et pénitentiaires. Nous exigeons le respect des
convictions et croyances de tou·te·s. Debout, nous redevenons dignes.

Pour la Solidarité. Nous appelons toutes et tous à se lever, se
rassembler, s’organiser. À faire vivre notre pays partout où il existe.
Dans les quartiers, les villages, les ronds-points, les écoles, les
lieux de travail. Autour d’un hôpital menacé, d’une mosquée ou d’une
synagogue fermée ou attaquée, d’une église où l’on fait une grève de la
faim pour les migrant·e·s, des associations antiracistes dissoutes ou
menacées de l’être, d’un théâtre qui avait été occupé, d’un piquet de
grève, d’un immeuble menacé d’expulsion, d’une frontière. A partir d’un
local associatif ou syndical, d’un lieu culturel et solidaire…

Nous appelons notre pays à se lever en masse, s’organiser et lutter pour
la solidarité et contre le racisme.

     en multipliant les initiatives de toutes sortes,
     dans toutes les villes et les villages en manifestant ensemble le
même jour le samedi 18 décembre à l’occasion de la Journée
internationale des migrant·e·s,
     à Paris pour une manifestation nationale au mois de mars à
l’occasion de la Journée internationale contre le racisme.

Notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.