Happening Délinquants solidaires pour une galerie parisienne par Olivier Long

Nous nous sommes invités avec quelques ami(e)s dans un des vernissages de rentrée les plus courus du tout Paris.
Il s’agissait d’une vente d’œuvres d’arts  savamment organisée par la jet set parisienne
au profit de quelques associations choisies sous le haut patronage de François Pinault.
La publicité d’une marque de vêtements de haute couture apposée auprès du nom de François Pinault confessait de manière éloquente la mondanité du pince-fesse.
Le projet manquait cependant d’une vision poétique et c’est pourquoi nous sommes intervenus dans le vernissage qui durait 4 heures… pour rappeler l’actualité de la semaine : la condamnation de Pierre-Alain, la garde à vue de Cédric ainsi que l’argent des contribuables dépensé par les états européens pour « tarir » les flux de réfugiés.
Ces mêmes mafias condamnant à leur tour ces migrants au travail forcé, ce qu’a révélé la presse allemande – voir ici et ici)
Nous en avons profité
pour distribuer 400 tracts (à télécharger ici : passeurs-d-humanite-  ) à tous les visiteurs pendant toute l’après-midi de vernissage.
Il s’agissait de bien rappeler que donner de l’argent c’est bien, mais que conscientiser les populations sur les choix que font les politiques dans le secret des cabinets pour mettre en danger la vie d’autres êtres humains, c’est nécessaire aussi.
Sinon on est dans le paternalisme et le don peut devenir une manière de ne pas faire de choix politique ou pire encore de ne pas se donner la peine de penser la situation, de sidérer la pensée pour finalement ne pas agir.
Pierre-Alain Mannoni nous a rejoint à 17h30.
Quand est arrivé Jacques Attali, Pierre-Alain a pu l’entretenir pendant plus d’un quart d’heure pour lui dire à quelle point Calais ressemblait maintenant à un camp de concentration.
C’était du vécu et Jacques Attali écoutait bouche bée, très attentif semble-t-il.
Un grand moment fut celui de la prise de parole des huiles parisiennes, les vigiles étant occupés à autre chose
(foule énorme), nous avons pu nous introduire dans les lieux, rejoindre la tribune des huiles et intervenir publiquement pour demander que Pierre-Alain puisse prendre la parole en personne..
Ohhhh! Shocking! … notre initiative « très intéressante » avait excédée la jet set présente.Quand je me suis mis dans l’idée de les interpeller pour leur demander si ça ne leur faisait rien que Pierre-Alain ait deux mois de prison pour avoir simplement amené des érythréennes à l’hôpital, et que Cédric fut mis une septième fois en garde à vue ce mardi même pour des motifs similaires, on nous a simplement interdit de prendre publiquement la parole …
Ayant pu m’adresser personnellement à chacun des visiteurs qui entrait (nous avons été généralement bien accueilli par le millier de personnes qui se pressait à ce spectacle) , j’ai pu communiquer notre point de vue.
Il me fut répondu par le staff d’organisation que nous étions « trop engagés » et voilà pourquoi « il était bien que nous fussions à l’extérieur ».
La journée fut donc bonne et nous remercions la direction du palais de Tokyo (ainsi que François Pinault)d’avoir pu amener cette foule pour ce magnifique événement.

et MERCI à Olivier LONG, artiste plasticien et professeur d’université, qui a organisé ce happening  !
Paris, le 17 septembre 2017